Extrait de l’ouvrage : les pierres racontées aux enfants ( et à leurs parents !).
La création par la nature d’un diamant naturel résulte d’un concours de circonstance bien précis : Le diamant est constitué à 99,99 % d’atomes de carbone. Le carbone est extrêmement présent dans la nature, mais la condition pour que ce carbone cristallise n’existe pas sur terre !! Dans les conditions normales de cristallisation, le carbone se matérialise en graphite.
Pour obtenir un diamant, la nature doit chauffer ce graphite à 1200 °, mais surtout, exercer une pression de 50 000 atmosphères ; c’est le poids d’un paquebot … avec son équipage … posé sur un smartphone…. Environ !
Pression nécessaire pour « plaquer » les atomes les uns contre les autres, et que les liaisons atomiques se créent.
C’est cette pression et la liaison produite, qui fait que le diamant est la matière la plus dure au monde !
Ces conditions ne sont possibles que dans le magma, dans la masse en fusion qui constitue le cœur de notre planète.
Ici, les conditions de température et pression sont atteintes … mais !! si les mouvements du magma transportent ces diamants vers la surface, et les rejette à l’occasion d’une éruption volcanique, la température sera toujours suffisante, mais ces diamants seront redevenus graphites, car la pression aura baissé progressivement au cours du voyage souterrain.
Pour que le diamant reste diamant, il faut que le transport vers la surface, se fasse rapidement !
Quelques minutes, ? quelques heures ?
Les scientifiques pensent que la cristallisation se fait à une profondeur de 300 km, et la remontée en 2 ou 3 heures ?
C’est cet ensemble de faits qui font que le diamant est rare et mystérieux, et porteur du symbole de l’éternité, car rien ne peut ni l’entamer ni l’user.
Attention, il peut être cassé, ou plus justement clivé, c’est-à-dire cassé selon des directions et des plans présents dans la pierre.
Le diamant synthétique ;
Les Pierres Synthétique : sont des pierres entièrement fabriquées par l’homme, en usine ou en laboratoire.
Dans le cas du diamant synthétique, l’élément composant est le carbone pur, exactement la même composition pour un diamant naturel.
Par suite les appareils gemmologiques classiques ne peuvent distinguer le vrai du faux : même densité, même dureté, indices de réfraction, éclat, brillance etc.
Depuis de nombreuses années, les chercheurs multiplient les expériences afin de reproduire ce que la nature nous délivre au compte-goutte.
Dans un premier temps, pour les puissantes entreprises industrielles aux USA, créer un diamant, relevait du chalenge, du défi à la manière des alchimistes du Moyen-Age.
Les premiers essais datent des années 1950, avec beaucoup d’aléas, de revers, et même beaucoup d’accidents, puis finalement la réussite, et les premiers diamants en carbone cristallisés voient le jour.
C’est vers 1990 que débutent les premières commercialisations.
Le premier procédé par Haute Pression et Haute Température (HPHT), consistait à imiter la nature à l’aide d’une technologie complexe et difficile à mettre en œuvre : Une masse de graphite est portée à une température 1500°, et une pression de 50 000 atmosphères, pendant quelques jours. L’énergie utilisé est énorme, la fabrication demande des usines à haute technologie et cette procédure est la plus coûteuse.
Vapeur et re-déposition sur un germe pour le CVD :
Le procédé CVD, c’est un dépôt chimique en phase vapeur, où le carbone se dépose en fines couches successives. A l’image de la vapeur d’eau qui se dépose sur les vitres en hivers.
La technologie évolue, ces pierres rares, petites et grises au début de sa fabrication, vers les années 1992 – 1995 deviennent de plus en plus aisées à fabriquer avec un prix de revient de plus en plus faible, et la qualité rejoint les plus beaux diamants naturels !
La grande différence, est que la nature crée le diamant dans les profondeurs du magma, et très souvent en présence d’autres minéraux. Ces minéraux peuvent se trouver emprisonnés dans le diamant en très petites inclusions, citons le grenat pyrope rouge comme la braise, l’olivine verte, le mica en lamelles noires, et bien d’autres ou tout simplement un tout petit diamant peut se trouver prisonnier dans un plus gros que lui !
En usine, la croissance est plus contrôlée, souvent dans un récipient métallique ou un four, ce qui laisse des traces au sein de la pierre synthétique, mais pas seulement. Le temps de cristallisation est tout différent ainsi que l’environnement, ce qui provoque des tensions internes et des zones parfois visibles.
L’examen des inclusions est primordial pour aider à l’identification.
En cas de pierre pure, un passage au laboratoire est nécessaire.
Le diamant synthétique est : » écologique et inépuisable » !
Les écologistes disent que l’empreinte carbone est plus faible pour le synthétique que pour le naturel. Pour la petite histoire, le diamant est une masse, un aggloméré de carbone pur !!!
Il procure du travail dans les pays industriels, mais en revanche, il prive de travail les populations locales.
Dans un certain nombre d’endroits, la présence d’une mine de diamant apporte le bien-être a la population : En Tanzanie, la mine Williamson est cogérée par la De Beers et le gouvernement. La ville voisine bénéficie d’hôpitaux, écoles, équipements gratuits … On observe la même organisation parfois à l’échelle d’un pays : l’actualité nous montre la Sierra Leone, où un diamant de plus de 700 carats à été trouvé, et les retombées positives pour la population.
Il est inépuisable : bien sûr, il se fabrique « à la manivelle », les cadences s’accélèrent, et les usines se multiplient un peu partout dans le monde.
Le prix :
Actuellement, on constate que le diamant synthétique coûte environ 30% moins cher qu’un diamant naturel de mêmes caractéristiques de poids, pureté, couleur etc. Il parait même que dans certaines chaînes de distributions aux Etats unis, les synthétiques et naturels se vendent pratiquement au même prix !
Il me semble évident, que cet état de fait est un acte volontaire de la part des fabricants de synthétiques qui font passer un message clair :
Diamants et diamants synthétiques, c’est la même chose, d’ailleurs, ils coutent le même prix !! C’est un moyen de donner de l’importance à une pierre synthétique.
Mais, l’évolution des techniques, et l’expérience acquise, font qu’il n’est plus tellement compliqué de fabriquer du diamant.
Les Etats-Unis, la Russie, La Chine, l’Inde ont mis en place d’importantes unités de fabrication.
La production atteindra rapidement (si ce n’est déjà fait) 2 à 3 millions de carats par an, la concurrence est déjà en place, et la lutte des prix s’organise.
Le niveau des prix va approcher petit à petit un niveau normal, pour approcher le prix de pierres synthétiques fabriquées en usine à une grande échelle.
Il ne faut pas perdre de vue que le prix d’achat actuel n’influencera pas la valeur attribuée lors d’évaluations futures.
Si vous achetez une pierre synthétique, elle gardera ce qualificatif pour toujours, que vous l’ayez achetée 500 euros, 1500 euros ou 3000 euros, sa valeur sera fixée au moment de l’expertise, au cours du jour !
La profession a déjà connu cette situation, avec les premiers synthétiques rubis, saphirs par fusion au tout début du XX° siècle, puis vers les années 1960 – 1980 les procédés de fabrication par dissolution de rubis saphirs et émeraudes, imitant par ce procédé l’action de la nature, et utilisant les mêmes composants et mêmes colorants.
A leurs sorties, ces pierres coûtaient environ la moitié du prix d’une pierre naturelle, avec le slogan « un rubis birman est trop cher pour votre bourse ? Vous rêvez d’une belle émeraude de Colombie ? achetez une fabrication hydrothermale. Personne dans votre entourage ne verra la différence, et vous aurez le même plaisir qu’avec une vraie !
Actuellement, ces synthétiques coûtent environ 10% du prix de leur modèle naturel, et encore, je connais des endroits en Asie …
Les pierres naturelles de grande qualité, ont une couleur, un aspect qui diminue rapidement avec la qualité. Un beau rubis rouge sang, une émeraude profonde et vive à la fois coûtera très cher. Un rubis d’une couleur un peu moindre tirera vers la couleur orangé ou rose, pour l’émeraude, c’est la clarté qui sera moindre, et tout ça se voit !
Un diamant de couleur D ou E, pur ou VVS aura un prix élevé en rapport de ses caractéristiques La même pierre de couleur G ou H avec une inclusion VVS ou VS coutera lui aussi 20% – 30% moins cher, le même prix qu’un synthétique, mais il sera VRAI !!! A ce niveau de qualité, la différence n’est pas perceptible à l’œil.
Mieux !! achetez une pierre avec une ou deux petites inclusions, ces inclusions seront invisibles pour votre œil, mais avec la prolifération des synthétiques généralement pures, votre pierre portera en elle la preuve de son origine naturelle.
Certificats :
Des certificats sont émis par des laboratoires extérieurs, qui ne mentionnent pas la nature synthétique des diamants, et utilisent (en anglais) le terme de diamant de laboratoire, ou diamant de culture.
Ces certificats sont semblables à ceux utilisés pour les diamants naturels, mais surtout ne comportent pas le terme « synthétique ».
Le décret de n° 2002-65 est très strict, toutes les pierres fabriquées en usine ou laboratoire doivent obligatoirement porter la mention « synthétique » en toutes lettres à l’exclusion de tout autre terme.
Jean Claude Frediani – 2018
Photo d’illustration : le « Pink star » diamant rose … naturel de 59.60 carats
Cliché Sotheby’s 2014